Aboutaleb Ahmed: «si vous ne voulez pas vous intégrer, partez !»
- rédaction
- 3 août 2016
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« Lorsqu’on entend les réactions musulmanes actuelles selon lesquelles ce ne sont pas des vrais musulmans qui ont commis ces actes ou que ce n’est pas l’islam, cela reviendrait à dire que ce ne sont pas les Etats-Unis qui ont mené la Guerre au Vietnam parce que ce n’est pas cela les vrais Américains… » déclara Mr ABOUTALEB Ahmed, maire de Rotterdam.

Aboutaleb, né en 1961 à Beni Sidel, une bourgade nichée dans le nord du Rif, il a laissé derrière lui «une petite maison sans électricité ni eau courante.» Il est loin son rêve d'enfant de devenir poète. Ingénieur de formation, il se retrouve journaliste, puis porte-parole ministériel. Sans s'être présenté devant les électeurs, ce membre du Parti travailliste (PvdA) devient, en janvier 2004, échevin (adjoint au maire) d'Amsterdam, en charge de l'enseignement et de la jeunesse. Quelques mois avant l'assassinat du cinéaste controversé Theo Van Gogh, poignardé et égorgé par un islamiste en pleine rue. Dans un discours devenu célèbre, à la mosquée Alkabir, au lendemain du drame, Ahmed Aboutaleb lance à ses coreligionnaires : «Arrêtez de vous prendre pour des victimes. Si vous ne voulez pas vous intégrer, partez !» Ses prises de position - il s'oppose au port de la burka, n'hésite pas à sanctionner les fraudeurs aux allocations sociales et trouve «drôles» plusieurs des caricatures danoises de Mahomet - lui vaudront des menaces de mort. «Ce collabo défend les intérêts des Blancs !», s'émeuvent des immigrés. Depuis, il vit sous protection rapprochée,tout comme Geert Wilders.
En 2007, la grande coalition (chrétiens-démocrates - travaillistes) lui offre un secrétariat d'État aux Affaires sociales. Puis, en janvier dernier, il s'installe à l'hôtel de ville de Rotterdam. Avec ses 584 000 habitants, dont 47 % d'origine étrangère et environ 15 % de musulmans, Rotterdam est l'une des villes les plus cosmopolites du monde. Bastion de Pim Fortuyn, le leader populiste et xénophobe assassiné en 2002, «c'est aussi une ville déchirée par les tensions intercommunautaires», affirme Ronald Sörensen, chef du groupe Leefbar Rotterdam (Rotterdam vivable), qui a pris la suite du mouvement de Fortuyn. Lefbaar Rotterdam détient 14 des 45 sièges du conseil municipal, les travaillistes, 18. «Beaucoup de gens ici se sentent envahis par les étrangers, poursuit cet ancien professeur d'histoire. Alors, quand on voit arriver un maire né en afrique du nord …»
Mais, dès le lendemain de la prise de fonctions du nouveau maire, les héritiers de Fortuyn changent d'avis : «J'ai apprécié qu'il prête serment en demandant l'aide de Dieu, et non pas d'Allah, explique Sörensen. Et quand il a laissé entendre qu'il fallait se débarrasser de Tariq Ramadan (professeur d'islamologie qui conseille la municipalité de Rotterdam depuis 2007, NDLR), je n'en croyais pas mes oreilles ! Si on parlait comme lui, on serait traité de racistes !» Dans cette «ville divisée, martèle le maire, ma priorité sera de créer une société de confiance. Car plus la confiance est forte, moins on doit payer pour la police et la justice !»
Il est arrivé à la tête de Rotterdam notamment grâce à sa position très tranchée sur l'intégration. Suite à ces déclarations. Ahmed Aboutaleb a été salué par Boris Johnson, le maire de Londres, le qualifiant de "héros" qui "va droit au but". "Il est la voix de l'Eclaircissement, de Voltaire, a justifié l'élu britannique. Si nous voulons gagner la guerre contre ces gens, c'est le genre de voix qu'il faut entendre."
* Aux Pays-Bas, les maires sont nommés par le gouvernement et la reine.
Dans une interview accordée à L’Observateur du Maroc, il s’insurge contre la passivité de la communauté musulmane face aux attentats revendiqués par Daesh.
extraits :
. « Les musulmans doivent se demander pourquoi le Coran peut être si souvent utilisé pour revendiquer des actes meurtriers et cesser de s’enfermer dans des schémas victimaires. »
. « L’Etat islamique publie sur internet une revue en anglais, Dabiq, et même en français,Dar al-Islam, dans laquelle l’ensemble des articles sont truffés de références au Coran, à des Hadith, et à un nombre considérable de penseurs particulièrement conservateurs comme Ibn Taymiyya ou Mohammed Ben Abdelwahhab, le fondateur du wahhabisme. »
. « Lorsqu’on entend les réactions musulmanes actuelles selon lesquelles ce ne sont pas des vrais musulmans qui ont commis ces actes ou que ce n’est pas l’islam, cela reviendrait à dire que ce ne sont pas les Etats-Unis qui ont mené la Guerre au Vietnam parce que ce n’est pas cela les vrais Américains… »
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