DA MBAREK : Le témoin de l'authenticité
- rédaction
- 18 août 2016
- 4 min de lecture
"DA MBAREK : Le témoin de l'authenticité", est un film d'un peu plus de 20 minutes sur la semaine culturelle organisée en 2008 par l'association culturelle ISSELQAM N AT XIR, mais une surprise vous attend, car c'est aussi un hommage à un grand monsieur, DA MBAREK, avec comme bonus une interview exclusive et des images inédites.

Un grand homme, un grand artiste. DA MBAREK n'était pas seulement le grand artiste qu'on connaît tous, mais bien plus que ça, il était un grand sage, un AMQRAN N TADDERT respectait de tous, celui qui a transmis la sagesse de nos ancêtres à bien des générations après lui.
D argaz i ten tiferrun maci d win iten tidhellun . Il était aussi un père de famille remarquable, responsable et très aimable. SDT: Sgunfu Deg Talwit
Ait Kheir est un village sis aux frontières de la commune de Ait Khellili vers Ait Yahia , survivant en dépit d’un relief accidenté et fier d’un passé historique, ayant subi les contrecoups de la grande bataille de Izemouren en 1957.

Sur les 280 familles du village, 260 s’occupent exclusivement de la poterie, activité traditionnelle dont le village tire sa subsistance. Nul parmi les hommes et les femmes du troisième âge ne peut avancer une date ou une référence au début d’une activité devenue " le métier " des villageois et villageoises. Une vieille dame questionnée s’est contentée de déclarer : " Ma grand-mère a appris le métier de sa mère qui l’a appris de la sienne. Personne ne sait quand cela a commencé ". Le métier ? Pour tout le monde, il est simple : collecte des ingrédients dans une carrière accessible seulement à pied ou à dos d’âne, remontée difficile vers le village puis le travail le plus délicat commence.

Les outils traditionnels, appelés " Isselqam " sont fait à la main, dans une recherche de la perfection, afin de donner un cercle parfait, des contours fins et finement tracés à tous ces ustensiles si indispensables en cuisine et si incontournables. Ammi Ahcène ne peut que résumer la situation ainsi : " La poterie a commencé chez nous lorsque les gens ont senti le besoin d’un ustensile pour son utilisation. Chez nous, la cuisson sur des pierres n’a pas duré longtemps. Je ne peux pas faire de comparaison avec la poterie étrangère (grecque ou romaine) d’autant plus que chaque " travail " répond à un besoin local –utilisation familiale- ou esthétique. Notre poterie trouvera sa place sur le kanoun, sur la cuisinière ou sur l’étagère d’une bibliothèque. Sa simplicité fait son charme. Les jarres, les amphores, les plats, les marmites et autres soupières sont aujourd’hui encore très demandées. Surtout les services à café qui font le plaisir des collectionneurs.

En 1974, décision a été prise de créer un " Artisanat " à Ait Kheir dans l’objectif de promouvoir cette activité et de l’inclure dans l’exportation. Qui ne se souvient pas des hommes et femmes, habillés en robe traditionnelle de Ait Kheir, traversant les villages au plus loin que la " marche à pied " peut porter, les animaux de bat lourdement chargés à la grande satisfaction des ménagères qui peuvent ainsi s’approvisionner sur le pas de porte ? Nos mères n’avaient pas besoin de se déplacer pour remplacer le " tadjin " brisé ou le pot à eau qui fait défaut. Pour ceux qui ont goûté à l’eau de " Avoqal ", il me semble que les glacières ne seront d’aucune utilité. L’ " Artisanat " a fonctionné jusqu’en 1998, puis la clé a été mise sous le paillasson. La relève a été assurée grâce aux ouvriers eux-mêmes qui se sont associés pour continuer à " gagner leur pain " puisque c’est leur métier.
Aujourd’hui encore, l’activité est assurée à un pourcentage en deçà de l’espérance collective, en raison de la vétusté des lieux, du matériel et des conditions de travail de chacun. Les fours ont grand besoin de rénovation. Quant aux plafonds, il est à craindre qu’ils ne s’effondrent, un jour sur les ouvriers et les apprentis plongés dans le travail de décoration des objets en traitement. Les villageois se sont décidés à reprendre les choses en main, comme l’a déclaré Nacer Tigrine, le jeune responsable de l’Association " ISSELQAM " : " C’est une activité de Ait Kheir et Ait Kheir est fier de reprendre le flambeau. Cette semaine, allant du 21 au 25 juillet, verra la première édition du Carrefour de l’Artisanat et de la Poterie. Nous avons obtenu des appuis et nous voulons faire de cette édition une seconde tradition renouvelable chaque année. Il y aura une exposition non stop, de l’animation, du folklore, du théâtre, des chants, de la musique avec des exposants, des animateurs et des chanteurs qui ont promis d’être là ".

En effet, Hakim Tidef, Rabah Lani, Hamama Djillali, Boudjema Agraw et d’autres encore ont répondu présent à l’appel. Il est prévu aussi la projection de films documentaires ainsi qu’une conférence suivie d’un débat. Des associations ont été contactées et seront présentes durant toute cette édition.
LDK
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