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Le mythe de la fraternité chez les Kabyles !

  • Amdan Aqbayli
  • 21 août 2016
  • 3 min de lecture

Pourquoi cette obsession chez les Kabyles autour de ce sujet de "la fraternité", au point d'en faire carrément un mythe ? Pourquoi Nous les Kabyles, devrions-nous être unanimes en tout et solidaires à tout point de vue, plus que les autres peuples du monde ?

Voici quelques questions auxquelles, l'écrivain, poète Ameziane Kezzare, le professeur du latin et du grec Mouhand LOUNACI, ainsi que l'artiste Hocine Boukella, essaieront de répondre et tenteront d'apporter des éclaircissements qui démystifieront peut-être cette fixation kabyle.

La vidéo qui suit est une vidéo réalisée par notre équipe, sachant que les images sont extraites d'une émission proposée par la chaîne de télévision kabyle " Taqvaylit TV", dans laquelle il a été question justement de cette fameuse problématique de " la fraternité" ; les arguments présentés par les trois animateurs de cette rencontre méritent d'être soulignés et partagés avec vous.

Le mythe de la fraternité chez les Kabyles est une construction récente dont l' origine ne dépasse pas l'époque coloniale française, une construction qui est voulue essentiellement, pour complexer les Kabyles et les faire douter de leur capacité à s'autogouverner et à s'autogérer.

C'est un héritage dont on se serait bien passé ; c'est un lot de griefs et de reproches, que notre élite, à l'image de ces trois intellectuels kabyles présents sur le plateau de Taqvaylit TV, devra déconstruire, pour permettre au peuple kabyle de se libérer de ses propres chaînes et surtout de gagner en confiance pour relever les vrais défis auxquels il est confronté à l'heure actuelle, à savoir la construction d'une République Kabyle laïque, démocratique et moderne.

Mouhand LOUNACI évoque l'époque numide, qui constitue le point d'orgue pour cette construction surréaliste. En effet, les idées reçues voudraient dire que l'origine de ce mythe qui nous est présenté comme étant une fatalité et une malédiction dont nous ne pouvons nous défaire, reviennent à l'épisode numide, lorsque le Roi Amazigh Massinissa s'est allié avec Rome pour combattre Hannibal Barca, un autre Roi Amazigh.

Il est vrai que si nous nous attelons a revisiter cet épisode de notre histoire en ignorant le contexte de l'époque, la logique des rois et des réalités géostratégiques de cette période, nous ne pouvons que sursauter et crier à la félonie ; mais toute raison gardée, ce genre d'interprétations des événements historiques, rendra toute lecture complètement biaisée et non-recevable.

C'est dans ce contexte que Mr Kezzar rappelle un événement historique très important pour illustrer son propos : il s'agit de l'histoire des deux frères bâtisseurs de la Rome Antique, Romulus et Rémus, qui ont fini par s'entretuer suite à un différend de point de vue sur la façon de concevoir la construction de la Cité Romaine ; tout cela pour dire que les divergences qui peuvent exister au sein d'un même groupement humain( peuple), fut-il sanglant, n'est pas le propre du Peuple Kabyle et de la Kabylie ; notre meilleur exemple dans ce domaine doit être celui de Septime Sévère, un Amazigh qui a fait la fierté de Rome et de l'Empire romain.

Ameziane exhorte les Kabyles à méditer sur ce dernier exemple, et de faire en sorte que notre conception de la fraternité et de la solidarité soit aussi élevée que celle qu'il y a eu à l'égard de Septime Sévère.

Nous les Kabyles, nous sommes un Peuple comme tous les autres Peuples du monde, avec ses vertus et ses contradictions ; il n'y a que nos actes et nos réalisations qui peuvent nous définir ; soyons confiants en nous-même et osons nous accomplir comme Peuple responsable qui apportera lui aussi sa contribution à l'humanité et enrichira davantage la civilisation humaine.

Amdan Aqbayli


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